Les Indes Galantes

ou Une invitation au voyage en l’Abbaye de Saint-Amand-de-Coly...

Pour la seconde année consécutive, Triton Théâtre collabore avec le Festival du Périgord Noir. Du 24 juillet au 7 août, la compagnie encadrera en effet, les jeunes artistes sélectionnés pour l’Académie de musique ancienne : Henry Dupont pour la mise en scène et les costumes -assisté d’Anne Chambon, ainsi que Michel Alban et Claude Mailhon pour la direction d’acteur. Toutes les journées seront occupées par les répétitions de cette œuvre magistrale de Jean-Philippe Rameau qui sera représentée en final de l’Académie les 6 et 7 août.

L’opéra Les Indes Galantes est une revue à grand spectacle dans l’esprit du plus pur divertissement au XVIIIe, où la structure en entrées séparées (chaque acte contient une histoire unique) convenait très bien aux directeurs de salle qui pouvait ainsi décider à volonté de l’ordre et du nombre des actes.

L’œuvre ne renonce pourtant pas à un propos cher au Siècle des Lumières, celui entre autre de la critique sociale et politique d’une Europe marchande et conquérante. Les "indes", ces contrées lointaines avec lesquelles la France, L’Italie, L’Espagne et La Pologne - les 4 Nations - commercialisent, font rêver car elles sont le bout du monde, le voyage et l’inconnu. Mais, elles sont aussi un formidable support pour projeter et imaginer une Europe idéale. Il n’y a que sur "les plus éloignés rivages" que L’Amour peut régner en maître.

C’est pourquoi la mise en espace du concert de l’académie du Périgord Noir 2010 à l’Abbaye de Saint-Amand de Coly sera centrée sur l’idée du voyage, voyage dans le temps, dans les songes et dans l’espace...

Dès le prologue, un groupe de touristes en visite en Europe, se donne rendez-vous. Il se retrouve entre Hébé, déesse de la jeunesse, qui les rassemble à sa voix séduisante, prônant le voyage amoureux, et Bellone, déesse de la guerre, qui les lie à sa cause pour des conquêtes plus belliqueuses et ainsi "cueillir les lauriers de la Gloire". Amour, appelé en urgence par Hébé, les encourage à se détourner de la déesse guerrière et à "traverser les plus vastes mers" pour s’ouvrir vers d’autres contrées lointaines et remporter des victoires plus éclatantes, celles des Plaisirs.

Tels des enfants qui découvrent et rêvent, nos touristes vont se projeter dans un ailleurs rempli d’exotisme qui les mènera de la Turquie, au Pérou ainsi qu’en Amérique du Nord. Les trois Entrées - retenues ici pour le concert - Le Turc Généreux, Les Incas du Pérou et Les Sauvages vont dévoiler tour à tour les amours outre-mer, beaucoup plus nobles que ceux de l’Europe.

L’univers coloré de cette mise en espace reflète plusieurs palettes. Celle d’abord des contrées visitées et celle des éléments, l’eau, le feu, la terre, qui symbolisent la générosité, la jalousie, la fidélité.

La mise en lumière des éléments naturels en mouvement, chers à Rameau, répond aux costumes à la fois précieux et enfantins, inspirés des aquarelles du célèbre Louis-René Boquet et de Jean-Etienne Liotard.

Alors, voyageons....

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